Texte publié dans le livret remis aux adhérents lors de l’Assemblée Générale de 2013, pour les 80 ans de l’association

Le Syndicat des Plages de Préfailles

Les origines du Syndicat des Plages sont lointaines.

 

 

 

Dès 1843, on constate une relative organisation de la gestion de la plage, tout à fait artisanale et minimaliste, mais bien réelle, avec une dame Roland puis un Monsieur Boucard. On notera assez tôt la présence d’un maître-nageur puis, à partir de 1864 de deux.  En 1890, se créera une « Société de la Plage » qui assurera l’entretien, en recueillant des fonds auprès des baigneurs. Lorsque Préfailles deviendra commune en 1908, un « Comité des plages » sera créé, qui outre l’entretien, fera procéder à des travaux d’aménagement de l’accès à la plage, comme par exemple un escalier.

 

 

 

Tableau de Mazel, 1878, extrait du livre « Les couleurs de Préfailles » sur lequel apparaissent deux maitre-nageur :

 

Sur la plage

 

et sur l’eau

 

Quant au  Syndicat des plages proprement dit, il sera créé en 1912 et aura pour mission, selon ses statuts d’origine, d’assurer « l’entretien, l’amélioration et l’embellissement des plages, ainsi que l’hygiène de la station ». Les plages concernées seront la grande plage de Préfailles et celle de Port Meleu.

Sa vie sera mouvementée : 13 présidents durant son existence. Les changements  des membres du bureau seront fréquents et la rotation des trésoriers particulièrement rapide. Plusieurs dissolutions manqueront de se produire, mais au final seront toujours été évitées.

Les relations avec la municipalité seront fréquemment conflictuelles, mais la commune demeurera malgré tout un partenaire permanent.

S’Il y a en permanence conflit entre deux conceptions, restrictives et maximalistes, de la mission, le syndicat aura  toutefois largement tendance  à déborder sa mission d’équipement et d’entretien des plages pour s’intéresser à tout ce qui touche à la vie de la station.

De la sorte, la création du syndicat d’initiative sera mal vécue et une fusion souvent demandée. Elle n’aura  toutefois jamais  lieu.

La situation financière sera une préoccupation permanente : l’équipement et l’entretien sont coûteux, à quoi s’ajoutent les frais de surveillance et le loyer à payer à l’Etat, juridiquement bailleur. Progressivement, la législation évoluant, le syndicat cherchera, et réussira, à se défausser de ses prérogatives au profit de la commune, se considérant ensuite davantage comme un simple conseiller.

Si l’on schématise les choses, on peut dire que, outre sa mission de base, trois questions auront beaucoup occupé le syndicat durant toute son existence :

D’abord, le problème de la salubrité à Préfailles. Il n’y a pas d’eau courante, du moins pendant les premières décennies. Il n’y a de ramassage organisé des ordures que pendant  trois mois par an et pas d’évacuation des eaux usées. L’égout communal débouchant sur la mer, à peine ébauché, pollue les eaux de baignade et émet des odeurs nauséabondes. Le syndicat  financera  des travaux, en s’endettant, mais ceux-ci seront plusieurs fois réduits à néant par les tempêtes.

Ensuite, le Plateau de la Chapelle préoccupera beaucoup le syndicat, et ce sous deux aspects :

  • Son caractère insalubre à proximité de la plage, car il est encombré par des détritus et sert de lieu d’aisance ;
  • Les tentations permanentes de la municipalité de se l’annexer et de s’affranchir un peu facilement, des règles d’utilisation définies en 1845 et 1874. Le syndicat organisera même une pétition en 1931 pour protester contre l’installation de baraques foraines et, de nouveau l’année suivante, contre des concessions accordées à des commerçants. En 1974, lors de la tentative d’expropriation, il ira déposer sur le registre du commissaire enquêteur ;

 

Enfin, les cabines de bain. Il en est propriétaire, sans savoir très bien qui est le propriétaire du terrain sur lequel elles sont édifiées et aura beaucoup de difficultés à percevoir les loyers. Leur mauvais entretien sera fréquemment critiqué.

 

Curieusement, l’Association des Propriétaires, pourtant créée dès 1933, ne fera l’objet d’une tentative, avortée, de rapprochement qu’en 1968 et c’est la municipalité, agacée par le fait que les centres d’intérêt des deux associations sont pratiquement les mêmes, qui imposera des réunions d’information communes  à partir de 1970. Une explication de cette longue dualité est  que le syndicat représente les estivants qui ne votent pas à Préfailles, à la différence, à l’époque, de l’Association des Propriétaires.

Le syndicat des plages fut mis en sommeil en 1989 et dissout en 1997, par dévolution de ses actifs financiers à la Société Nationale de Sauvetage en Mer (SNCM) et des cabines de bain à la commune de Préfailles, laquelle, compte tenu de leur vétusté, les fera démolir en 1999.

Gérard Dumas

Nota : l’APP est dépositaire des archives du Syndicat des Plages, et en particulier des comptes rendus des assemblées générales depuis sa création, ce qui a permis de réaliser cette synthèse de la vie de cette association historique de Préfailles

Liste des présidents du syndicat des plages :

1912-1921 Jean Durand-Gasselin
1921-1922 Meus
1922-1925 Vergne
1925-1927 Colonel Vergne
1927-1930 Veilleux
1930-1937 Charles Durand-Gasselin
1937-1940 Rémi Durand-Gasselin
1946-1949 Gilbert Maynard
1949-1954 Rémi Durand-Gasselin
1954-1956 Henri Montagné
1956-1962 Jallais
1962-1972 Rémi Durand-Gasselin
1972-1997 René Valentin
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